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Le vent se lève

Publié le 7 octobre 2017 dans Conte du littoral, le projet Ferron

Cher Jacques! Ça y est, on lève les voiles!! Nous quittons à nouveau notre île de Montréal pour suivre le fleuve, détour après détour, jusqu’à perdre de vue l’autre rive et se retrouver face à la mer.

RETOUR À L'ENFANCE

Nous nous arrêtons d’abord à Louiseville où nous avons osé cogner à la porte de la maison qui t’a vu naître, tout près de la Rivière-du-Loup, la rivière de ton enfance. C’est un Monsieur Beauregard qui nous accueille solennellement et nous fait visiter la maison, pièce après pièce, anecdote après anecdote. Nous avons découvert des photos de toi enfant et un étrange couloir aux mille horloges dont les tic-tacs désynchronisés créer une étrange impression. Nous avons perdu la notion du temps. Combien de temps sommes-nous restés dans cette maison? Nous ne le savons plus.

L’ENTREVUE RADIO

De plus en plus, nous sommes capables de parler concrètement de notre projet. C’est la preuve que ce que nous avons lu (et entendu sur toi) commence à se déposer en nous. On sent que tu nous réserves encore beaucoup des surprises… Vous êtes un personnage très mystérieux, monsieur le médecin-écrivain! Mais nous sentons que nous sommes sur la bonne voie.

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SAINTE-ANNE-DES-MONTS

Depuis un moment déjà, quand nous rêvons à notre spectacle, nous imaginons des marionnettes faites en bois de grève. Intrigués depuis longtemps par la Fête du bois flotté, nous n’avons pu résister à la tentation et nous nous sommes arrêtés à Sainte-Anne-des-Monts pour nous inspirer de ses sculptures sur bois, vestiges des festivals passés.

PETITE-VALLÉE

Nous voici enfin de retour dans ce lieu magique! Pour la première fois, nous retrouvons la longue pointe sans son Théâtre de la Vieille Forge. Le choc est grand, le vide est là, mais doucement nous retrouvons nos repères. Nous nous installons dans un des petits chalets face à la mer. Le feu n’a pas tout emporté. Il reste le bateau sur la grève, le fameux vire-vent vire toujours. Oui, le vent souffle... fort!

RETOUR À LA CRÉATION

Le simple fait d’être ici, en Gaspésie, ça inspire. On dirait que le vent de la mer souffle sur les braises de notre création. Le terreau est fertile, les anecdotes foisonnantes, la matière de plus en plus dense.

Nous arpentons la grève afin d’y trouver des trésors. La dernière fois, on nous avait dit : « ici, les roches parlent! » Il nous semble maintenant que le bois aussi!

Nous lisons du Ferron sur fond de vagues qui frappent le rivage. Le vent souffle sur notre petit chalet, il tente d’entrer. À l’intérieur, il y fait bon, nous sommes maintenant isolés du monde avec ton œuvre… et un peu de Gin Radoune pour nous réchauffer.

 

 

SAINTE-MADELEINE-DE-LA-RIVIÈRE-MADELEINE

Arlette, la gardienne du phare, nous a accueillis chaleureusement avec du café et des galettes. Nous avons déployé notre cartographie Ferronienne au beau milieu de la cuisine pour échanger sur notre processus de création avec les gens du coin. Certains t’avaient connu enfant. Ils en avaient beaucoup à nous apprendre. Entre autres, que tu avais une « barge », un bateau à fond plat à laquelle tu aurais installé une voile. Homme de la ville, tu ne connaissais pas bien les vents et les courants... On raconte que même par jour de grand vent, quand personne n’osait prendre la mer, toi, tu levais les voiles sur ta barge et tu longeais la côte. « Il est fou! » se disaient les riverains! Et pourtant tu es toujours rentré indemne. Tu n’avais pas peur du vent!

 

À LA RENCONTRE DES JEUNES GASPÉSIENS

Nous sommes aussi allés déployer notre carte dans plusieurs écoles du coin. L’univers que nous créons autour de toi intrigue les élèves!  Nous leur montrons nos trouvailles de bord de mer et nous leur demandons de nous montrer ce qu'il voit. Dans ce bois sculpté par la mer, ils y trouvent des visages, et même des histoires à nous raconter. Leur imagination nous nourrit!

Nous leur avons demandé de nous dessiner un endroit qu’ils connaissent et de le rendre magique grâce à leur imagination. Tout comme ils l'ont fait avec les morceaux de bois. Nous attendrons leurs dessins avec impatience... sur notre île.

 

LE BOUT DU MONDE

Avant de quitter ce magnifique coin de pays, nous nous sommes rendu dans un endroit que les gens d'ici appellent le bout du monde. Tu y fais aussi référence dans ton Gaspé Mattempa. C'est avec de grandes émotions et les yeux emplis de cette beauté immense que nous reprendrons la route du retour pour poursuivre la création.